Question-Réponse n° 264
Pouvez-vous préciser sur les formules du niyyat ?
Question d’un frère de La-Courneuve (93) : “Depuis petit on m’a appris au maktab, l’intention qu’il fallait lire avant chaque namaz et avant chaque wazou. En grandissant, j’ai fait mes propres recherches sur notre magnifique religion, j’ai appris que formuler ces intentions est une bid’ah. J’aimerais avoir des précisions et des preuves du Coran et de la Sunnah quand aux intentions que les mauriciens ont l’habitude de prononcer.”
Réponse : Le ‘niyyah’ (niyyat) signifie l’intention et le niyyat qu’on lit est la formule-d’intention. Attention, elle n’est pas prononcée que par les mauriciens selon vos dires, mais connue de l’ensemble de communautés musulmanes où le sujet du ‘niyyah’ relève du ‘Fiqah’ (jusrisprudence).
Il est unanimement dit selon le deen, issu d’un hadîth de Bukhâri & Muslim, où Hazrat ‘Umar (r.a.) rapporte que le saint Prophète a dit : “Les actes ne valent que par l’intention”. Certes l’intention vient du cœur, mais lorsque la bouche rallie le cœur, la parole est prononcée, donc lue.
Ceux qui soutiennent la thèse que la lecture du niyyat n’a pas été légiférée disent que l’intention du cœur suffit. Mais ce n’est pas du tout logique puisque par exemple : Pourquoi faut-il lire avec sa bouche le saint Coran, il suffirait donc d’en avoir l’intention dans son cœur et de ne rien lire du tout. L’Islam serait trop facile, et aucun acte obligatoire ne devrait être exécuté si son intention du cœur en suffisait…
Du point de vue de la majorité des savants sunnites, lire la formule du niyyat n’est pas du tout une innovation (bid’ah), mais au contraire ajoute une dimension pédagogique et spirituelle à l’action qui est fait. Et même stipulent que le niyyat est une condition de validité pour les ‘ibaadat-é-maqsoudah, où on recherche une finalité en soi, comme pour les Namaaz, Zakaat, Hajj, Roza etc. Cependant pour les ‘ibaadat-é-mustaqillah, les actes rituels tels que Zikr, Azaan, Wazou, il y a un avis unanime parmi les savants pour dire que de tels actes ou ‘baadats ne nécessite pas de lecture de niyyat.
Avec cependant cette précision sur le wazou chez les hanafites, où il est stipulé qu’un wazou fait sans lecture du niyyat est tout de même valable, mais les ‘thawaabs’ (récompenses) ne sont pas les mêmes.
Rajoutons enfin, la parole de sagesse du grand wali Hazrat Bahâ-uddîn Naqshabandi (r.a.) : ‘L’intention est la brise de l’âme’.