Question-Réponse n° 274
Le rapport sexuel avant mariage, est-il un vrai péché pour les futurs époux ?
Question d’une sœur de Paris (75) : “J’ai une question à vous poser concernant les rapports sexuels hors mariage. Je sais bien que beaucoup de questions sont posées sur ce sujet, mais je voudrais avoir une précision. Lorsque l’on a un rapport avec un garçon hors du mariage, mais qu’après la jeune fille et ce même garçon décident de se marier, est-ce que c’est tout de même considéré comme un péché le fait de l’avoir fait hors du Nikaah, sachant qu’ils se sont mariés après ?”.
Réponse : Accordez-nous votre attention à la réponse à votre questionnement : Un rapport sexuel hors mariage-rituel (an-Nikaah) est indéniablement de l’adultère (zanâ ou zinâ), il faut hélas appeler un chat : un chat ! Sinon, ce serait trop facile et la porte ouverte aux dérapages…
Selon notre deen-é-Islam, les péchés (gunaah) ne sont pas ‘classés’ par chronologie-intentionnelle mais souvent par taille : Petit-péché (gunaa-é-swaghîrah), considéré comme pardonnable et Grand-péché (gunaa-é-kabîrah), par essence dit impardonnable. L’adultère est bien-entendu un gros membre de la catégorie des Grands-péchés.
On trouve aussi une notion de péché ‘avec-connaissance’ et ‘sans-connaissance’ pour lesquels notre foi (imaan) nous incombe à toujours invoquer le pardon (maghfirat) d’Allah ta’ala, comme stipulé dans notre 5ème kalimah.
On parle ici des musulmans pour lesquels c’est un péché catégorique et le verset qu’Allah ta’ala stipule : “Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin !” [sourah 17, verset 32]
Et pas le cas des non-croyants qui après se convertissent à l’Islam, pour lesquels, il y a le pardon et le verset du saint Coran qui atteste : «Dis à ceux qui ne croient pas que, s’ils cessent, on leur pardonnera ce qui s’est passé. Et s’ils récidivent, ils seront châtiés à l’exemple de leurs devanciers.» [sourah 8, verset 38]
Revenons donc au contexte de votre questionnement. Lorsque deux personnes musulmanes non-mariés islamiquement décident de ‘passer à l’acte’, c’est du zanâ pur-et-dur. Un musulman pratiquant et ayant une foi digne de ce nom, ne succombe pas au passage-à-l’acte (à Satan). L’intention ou pas, de se marier ultérieurement, ne rentre pas en considération. Notre mort est trop proche de nous et le futur sur nos actes, n’a pas de garantie.
Et quoiqu’il en soit, la supplication-de-pardon (tawbah) est de rigueur pour tenir compte de la notion du destin et ré-équilibrer une vie de stabilité spirituelle. Ce “tawbah” est fait individuellement en ‘ibadats (prières et supplications) et peut aussi être fait en cérémonial devant un Imaam qui avant d’officier une cérémonie de mariage religieux (an-Nikaah) lorsqu’il sait que les futurs époux ont déjà ‘passés-à-l’acte’ avant.
Quoiqu’il en soit, notre deen est avant tout un mode-de-vie pour la réussite dans ce monde (dunya) et dans l’au-delà (aakhirat). Qu’Allah nous préserve dans son droit chemin.