Retraite spirituelle
Ordonnancement
Allah sub’haanahu-wa-ta’ala (gloire à lui) nous dit dans le saint Coran : « Et n’ayez pas de relations avec elles (vos épouses) pendant que vous êtes en retraite spirituelle dans les mosquées. Telles sont les limites prescrites par Allah, ne les dépassez pas. C’est de cette façon qu’Allah explique ses signes à l’humanité afin qu’ils craignent » [Sourah 2, verset 187].
Définition
Le I’ttikaaf veut dire, faire une retraite spirituelle avec l’intention de faire des ‘ibaadat (adorations) d’Allah et penser à lui en permanence. Cela veut dire s’isoler de sa famille et de tout, pendant quelques jours rien que pour faire plaisir à Allah et se rapprocher spirituellement de lui. C’est un ‘ibaadat que pendant chaque ère, les prophètes, chacun l’a fait à sa façon.
Les hommes l’observent dans la mosquée. Et les dames à la maison, dans une chambre ou un coin réservé habituellement aux ‘ibaadats, ce coin doit être barré d’un drap (ou rideau) opaque, pour former le ‘Daëra’.
Hadîths
Hazrat Bibi ‘Aÿsha Siddîqâ [r.a.] rapporte que le bien-aimé Prophète d’Allah [s.a.w.] observait l’I’tikaaf durant les 10 (dix) derniers jours du mois de Ramadwaan. [Bukhâri, Muslim, Mishkât].
Hazrat Imaam Hussaÿn [r.a.] a rapporté que le saint Prophète d’Allah [s.a.w.] a dit que celui qui accomplit le I’tikaaf durant les dix derniers jours du Ramadwaan, aura les thawaabs (récompenses) de 2 Hajj et 2 ‘Umrah. [Baÿhiqi].
Dans un hadîth de Abu-Dâwoûd, le bien-aimé Prophète d’Allah [s.a.w.] nous a montré comment faire le I’ttikaaf, en disant aux musulmans de quitter toutes activités mondaines, même un travail bienfaisant, tel que rendre visite à un malade, aller à un enterrement, aller au qabarastaan (cimetière) sont interdits pendant le I’ttikaaf.
D’après un hadîth de Ibn-Mâjâh, le bien-aimé prophète d’Allah [s.a.w.] a dit que celui qui observe le I’tikaaf se met à l’abri des péchés. Allah lui récompensera de beaucoup thawaabs comme s’il avait fait les nafils tout le temps car il demeure isolé dans la mosquée (masjid).
De la même manière, Hazrat ‘Ali [r.a.] a dit que le I’ttikaaf est le Hajj des gens pauvres, parce que celui qui fait le I’ttikaaf a tout laissé, sa femme, ses enfants, ses amis, son travail et les choses de la vie quotidienne, uniquement pour le plaisir d’Allah ta’ala.
Par ailleurs, il y a d’autres hadîths qui démontrent que le I’ttikaaf des dix derniers jours du Ramadwân est un acte Sunnat-é-mu’akiddah.
3 types de I’tikaaf
Il y a 3 sortes de I’tikaaf : Wâjib, Sunnat-mu’akiddah-kifâyah et Mustahab.
1- I’tikaaf waajib
C’est lorsqu’on a fait une promesse. Si quelqu’un fait un mannat (une promesse) de faire, par exemple, 3 jours de I’ttikaaf lorsqu’on son enfant aura guéri. Aussitôt que l’enfant est guéri, la personne devra accomplir le devoir de cet I’ttikaaf de façon waajib (obligatoire).
Pour cet I’ttikaaf, le roza doit aussi être observé, même si la personne n’avait pas fait l’intention (niyyat) de roza dans sa promesse (mannat). Donc, sans le roza, on n’a pas le droit d’observer l’Itikaaf-waajib.
2- I’tikaaf Sunnat-é-mu’akiddah-kifaayah
C’est le I’ttikaaf de la plupart des gens qui l’observent durant les dix derniers jours du Ramadwaan. C’est un Sunnah (principe) de notre bien-aimé Prophète Muhammad et Mu’akiddah veut dire qu’il ne le négligeait jamais, c’est-à-dire qu’il le faisait régulièrement.
Kifaaya veut dire que si dans un endroit (commune ou lieu), il n’y a personne pour observer l’I‘tikaaf dans les dix derniers jours du Ramadwaan, tous les habitants de ce lieu deviendront pêcheurs (gunehgaars), dans ce rare cas, l’Imaam du masjid de cet endroit doit obligatoirement l’accomplir pour dégager la localité de cette charge. Donc, si une (au moins) personne parmi eux l’accomplit, tous les autres habitants de ce lieu seront ainsi libérés de cette charge. Cet i’tikaaf s’accomplit dans les dix derniers jours du Ramadwaan, c’est à dire le dernier tiers du mois.
Le jour du 20ème Ramadwaan, avant le couché du soleil, le mu’ttakif doit être déjà “entré” dans le masjid (mosquée) avec le niyyat. En règle générale les gens prennent la précaution d’y être pour le namaaz-é-‘Assar et montent leur “Daëra” (coin réservé au mu’ttakif). Dans le cas ou le niyyat est fait après le namaaz-é-Maghrib (de ce 20ème jour du Ramadaan), le i’ttikaaf ne sera valable comme Sunnat-Mu’akidah-Kifâyah. Pour cet I’ttikaaf également le roza est nécessaire (obligatoire).
3- I’tikaaf Mustahab
À part le I’ttikaaf waajib et le I’ttikaaf sunnat-mukaddah-kifaaya, l’autre I’tikaaf est appelé Mustahab. On le fait à chaque fois quand on est dans la mosquée, en temps normal.
Règles (masâïl) du I’ttikaaf
Masla 1 : Le I’ttikaaf Mustahab se fait à n’importe quel moment où on entre dans la mosquée pour y passer un certain temps, car à chaque fois qu’on entre dans le masjid, notre passage est considéré comme un moment de retraite spirituelle. Le roza n’est pas obligatoire pour le I’tikaaf-mustahab. Dès que l’on sort de la mosquée, cet I’ttikaaf se termine.
Sans faire de peine et simplement en faisant le niyyat, on obtient ce thawaab lorsqu’on entre dans la mosquée. Il est donc conseillé d’écrire ce niyyat à l’entrée du masjid pour que tout le monde, le lisant en entrant la mosquée, puisse bénéficier des thawaabs du I’tikaaf-mustahab. Le niyyat se lit de la façon suivante : “Bismillaahi dakhaltu, wa ‘alaÿhi tawakkaltu, wa nawaÿtu sunnatal i’tikaaf. Allaahummaf-tahlii abwaaba rahmatik”, qui se traduit : “Au nom d’Allah j’entre, et en lui j’ai confiance, et je fais l’intention de l’i’tikaaf-sunnat. Ô Allah, ouvre-moi les portes de ta grâce !”
Masla 2 : Les dames peuvent observer le I’ttikaaf, pas dans la mosquée mais dans leurs maisons. Dans ce cas, le I’ttikaaf doit être fait dans une chambre spécialement réservée habituellement aux ‘ibaadats ou dans un coin de la maison où on fait habituellement le namaaz et autres ‘ibaadats. On appelle cette chambre ou ce coin “Masjid-ul-baÿt”. (la Mosquée-de-la-maison). Le masjid-ul-baÿt doit être fixé dans un endroit propre de la maison et respecté comme tel.
Masla 3 : Si une dame n’a aucune place spéciale pour accomplir le namaaz régulièrement, elle ne peut pas accomplir le I’ttikaaf. Mais si elle décide de trouver et fixer un coin permanent pour le namaaz et ‘ibâdats, elle pourra alors y accomplir le I’ttikaaf. Cette dame doit être évidemment paak (propre, c’est-à-dire hors période de haÿz ou nifaas).
Masla 4 : Le roza est nécessaire pour le I’ttikaaf sunnat-muakidah. Donc si une personne malade ou un voyageur observe cet i’ttikaaf et n’est pas roza, alors son i’tikaaf sera considéré non comme sunnat-mu’akiddah mais comme mustahab.
Masla 5 : Selon le shari’at, il est interdit (haraam) pour celui qui accomplit le i’ttikaaf waajib ou sunnat de sortir du masjid sans raison valable. Son itikaaf sera alors annulé, même s’il est sorti par oubli. Même chose pour les dames qui sortent de leur “place” sans raison valable, même par oubli.
Masla 6 : Il y a deux (2) occasions valables, selon le shari’at, que le mu’ttakif (homme ou dame) peut sortir de son “daëra” :
1- Pour ses besoins naturels (toilettes) journalières, le ghussal [uniquement s’il devient obligatoire] et le wazou (ablutions).
2- Pour une nécessité telle que pour faire le Azaan ou accomplir le namaaz faraz en jama’at (pour les hommes).
À part de ces 2 raisons, quelque soit la raison pour laquelle un(e) mu’ttakif arrive à sortir, son i’ttikaaf sera annulé. Cependant, il est jâïz (permis) de prendre un ghusal le jour du Jummah.
Masla 7 : Le mu’ttakif qui sort pour ses besoins naturels, doit retourner (à son daëra) aussitôt après avoir terminé (sans perdre de temps).
Masla 8 : Si le ghussal ou wazou du mu’ttakif s’annule, il doit le refaire immédiatement (au préalable faire le tayammum avant de sortir du daëra), sans attendre. Car il est strictement interdit de rester dans le masjid sans ghussal/wazou.
Masla 9 : Si un mu’ttakif sort (de son daëra) pour aller secourir un blessé, un brulé, un noyé ou même pour aller visiter un malade ou pour accomplir le namaz-é-janâzah, son i’ttikaaf s’annule tout-de-même.
Masla 10 : Un mu’ttakif doit rester jour et nuit dans son daëra. C’est comme-ci il a l’honneur de se faire une chambre dans la maison d’Allah, dont il en est l’invité. Il y mange, boit et dort. Il doit le garder propre en faisant attention de ne surtout pas salir le Masjid. Il ne faut qu’il mange des aliments à fort odorat. Respectez en permanence le Masjid, la Maison d’Allah.
Masla 11 : Le mu’ttakif doit être en permanence dans le ’ibaadat. Il ne doit ni parler ni rester silencieux. Il doit faire les ‘ibadats, tels que tilaawat (lecture) du saint-Coran, daroûd-sharîf, wazîfahs (récitations), étudier les hadiths, étudier la vie de notre saint Prophète et les autres vertueux (swalihîn), lire sur la religion (deen) en général et accomplir les namaazs nawâfil. Nombreux sont les gens qui font (ou qui veulent faire) les namazs nawâfil sans se soucier des namaz faraz (obligatoire) qu’ils ont raté depuis leur âge de puberté (bâlîgh). Ils doivent savoir que les nafils ne sont pas acceptés aussi longtemps que l’on n’aura pas remplacés les faraz ratés/manqués. Cela s’appelle le “qazâ-umri”.
Masla 12 : Si quelqu’un annule le I’ttikaaf-mu’akiddah ou waajib volontairement ou involontairement (début de haÿzz, devient fou ou perd connaissance, ou à la suite d’une maladie) il lui faudra faire le qazaa pour remplacer le nombre de jours manqués seulement. Il n’est pas nécessaire de refaire les 10 jours.
Masla 13 : Il n’y a pas de qazâ (remplacement) pour le I’ttikaaf mustahab.
Masla 14 : De nombreux mu’ttakifs, qui veulent communiquer, écrivent sur un morceau de papier pour donner aux gens afin de demander des choses qu’ils ont besoin. C’est une pratique inutile, parce qu’un mu’ttakif a le droit de parler en cas de nécessité ou d’urgence.
Conseils
Lorsque l’on fait l’intention (niyyat) d’observer le I’ttikaaf pour la première fois de sa vie, il est conseillé de consulter un érudit (‘aalim) ou Imâm, pour des conseils précieux sur le I’ttikaaf et le Masjid en général.
En temps normal, dans la mosquée il est défendu de parler de tout ce qui touche la vie mondaine, faire des plaisanteries, parler à haute voix, faire du bruit, etc. Pour ceux qui font le I’ittikaaf, c’est encore plus interdit.
Ils sont venus avec l’intention de faire les ‘ibaadats pour Allah ta’ala et qu’ils le fassent convenablement. Cependant, il leur est permis de faire le salaam, le musaffa (accolades) et de parler des choses utiles en cas de nécessité.
Le soir ou lorsqu’il n’y a personne d’autres à l’intérieur du masjid, lorsque le mu’ttakif sort de son daëra, il ne doit pas marcher au milieu dans la salle du masjid, mais doit marcher au coin et suivre un chemin au long des murs pour avancer et sortir (pour les cas de nécessités), compte tenu de la présence des djinns (génies) dans l’enceinte de la Mosquée.
Aussi, dans les heures tardives de la nuit, les mu’ttakifs utiliseront à l’intérieur de leur daëra, leur lampe-de-nuit personnelle afin de ne pas utiliser trop l’électricité générale du masjid. Ceux dont le daëra donne sur une fenêtre, doivent faire attention par rapport à l’extérieur. Lorsque le Mu’ttakif marche pendant ses sorties exceptionnelles, il le fait tête baissée et de manière non-brûyante, en évitant de parler inutilement aux gens qu’il croise.
Remarques correspondant à notre époque moderne : Nous vivons à une époque technologique qui regorge de moyens de communications tels que téléphones cellulaires, ordinateurs portables et autres outils de communications portatifs. Nous déplorons l’utilisation excessive de ces outils durant le I’ttikâf, alors que l’esprit de retraite-spirituelle nous incombe à nous éloigner de ces matériels en vue de nous plonger dans les ‘ibâdats pour Allah ta’âlâ.
Il est souhaitable que chaque musulman puisse au moins une fois dans sa vie, effectuer le I’ttikaaf. En général, les expérimentés en I’ttikaaf aménagent leur emploi-du-temps à leur convenance. Mais, Chezdeen.com met à votre disposition ci-contre, un petit manuel pour les néophytes en la matière.
Manuel de procédure I’tikaaf
à l’intention des nouveaux mu’ttakifs
[source : Mawlana Syed Ahmad Ashrafi Jilani, Ramadwaan 1411-H, retouché par Chezdeen]
Préalablement, monter son daërah en se faisant aidé s’il le faut, pour que tout soit prêt le moment de l’entrée en I’ttikaaf. L’intérieur du daërah comprend son muswallâ (tapis-de-namaaz), son Quraan-sharîf et ses kitaabs (livres-de-deen et surtout livres de wazîfah dont on aura tant besoin), autres objets tels que vêtements de rechange, petite lampe-de-nuit, bonnet, tasbîh, ‘attarr (parfum) etc., l’emplacement délimité pour dormir (évitez les matelas épais au masjid, un éponge mince ou tapis épais suffit). Un petit endroit pour ranger le minimum de nourriture pour le soir, en prenant grand soin de conserver la propreté du masjid.
Celui qui va accomplir le I’ttikaaf sunnat-mukaddah-kifaaya, doit pénétrer la Mosquée au 20ème jour du Ramadwaan, avant le namaaz-é-’Assar en lisant le niyyat suivant :
“Bismillaahi dakhaltu, wa ‘alaÿhi tawakkaltu, wa nawaÿtu sunnatal i’tikaaf”. Traduction : “Au nom d’Allah je pénêtre, et en Lui je fais confiance, et je fais l’intention du I’ttikaaf sunnah”
Il fait préalablement le wazu et accomplit 2 raka’ats de namaaz nafil “Tahiyyât-ul-wuzu” et enchaîne avec 2 raka’ats de namaaz nafil “Tahiyyât-ul-masjid”.
Actes basiques journalières pour le mu’ttakif
Ceci n’est qu’une base indicative, chaque mu’ttakif aménage ses ‘ibaadats à sa guise, le tout est d’être plongé(e) dans la pensée et la dévotion envers Allah ta’ala notre Seigneur.
Après le Âzân du ‘Assar, on fait les 4-raka’ats-sunnat dans le daëra. Après cela, on lit tant qu’on peut : “Yaa Haqqu Yaa Allaah” à l’aide d’un tasbîh.
La première fois, deux ou trois minutes avant le iqâmat on prend place derrière l’imam, dans le rang (swaff) pour le ‘Assar. Par la suite pour les autres namaazs faraz, les gens du masjid, sachant le nombre de mu’ttakifs, leur réserveront leur place en swaff. Après le fatéha du namaaz, on retourne à sa place (daëra). On lit 11 fois le Daroûd-sharîf et ensuite “Yaa Jabbaaru Yaa Allaah” au moins 100 fois, on termine par 11 daroud-sharîf.
On lit ensuite les darouds du Dalaaïl-ul-khaÿraat, Daroud-é-Akbar, Daroud-Taajj ou Daroud-Laakhi.
Façon de les lire : on se met un tout petit peu à droite du Qiblah (pour Maurice) un peu à gauche du Qiblah (pour la France). On se met debout sauf si on ne peut pas, on s’assoit. On pense à Madinah-shariff en lisant les Darouds mentionnés ci- dessus. Si on ne sait pas les lire, on lit au moins 500 fois le Daroud-sharîf et ensuite on termine par le Istighfâr, qui se lit comme suit : “Astaghfirullaaha rabbii min kulli zambinw-wa atoubu ilaÿh”. Ceci va vous occuper jusqu’au ‘Iftaar.
À l’approche de l’heure du ‘Iftaar : on demande des du’as pour soi-même, pour la famille, pour tous les musulmans, pour protéger son imaan (foi), pour le deen et enfin on demande du barakat (bénédictions) et progrès pour tous. Le meilleur moment pour faire des du’as c’est le moment qui précède le ‘Iftaar.
Après le ‘Iftaar : on sort du daëra à l’iqâmat pour le namaaz-é-Maghrib en jama’at (congrégation). Après le fatéha, on retourne dans le daëra et on lit les sunnats/nafils du Maghrib et ensuite on enchaîne avec les 6 raka’ats du Swalât-ul-Awwâbîn. Après le salaam, on lit “Yaa Sattaaru Yaa Allaah”, avec toujours 11 fois le daroud-sharîf avant et après.
Après on va manger et on fait le wazu pour préparer l’heure du ‘Ishâ. De retour au daëra, on fait de suite le namaaz-é-Tahiyyaat-ul-Wazu.
Après on peut lire le Quraan-sharîf (le saint-Coran) jusqu’au Âzân du ‘Ishâ. Sinon, on peut lire en tasbîh “Yaa ‘Afuwwu Yaa Allaah”. Après le Âzân, on fait les 4-raka’ats-sunnat du ‘Ishâ et on lit le Quraan et/ou le daroud.
On sort du daëra à l’iqâmat pour le ‘Ishâ. Après le Taraawîh et Witr en jama’at et les du’as, on retourne au daëra. On lit en tasbîh “Yaa Ghaffaaru Yaa Allaah”. Ensuite on peut se reposer un peu et on fait les namaaz-é-nafil tels les Swalât-ul-Istighfâr, Swalâtu-Hifzul-Îmân.
On peut aussi (lorsque les gens [muswallis] ont quitté le masjid), hors daëra tous ensemble entre mu’ttakifs, faire le Zikr et du’a. Il est aussi toléré de parler de deen, masaïl et hadîth. Puis on retourne à sa place individuelle (daëra). Une fois retourné au daëra, on lit le saint-Coran et/ou tasbîh “Yaa Naafi’u Yaa Allaah” autant qu’on peut avant d’aller dormir.
Si le daëra ne permet pas de dormir le flanc droit face au qiblah, on y dort la tête au qiblah. En s’allongeant pour dormir, après les kalimah, on essaie de chasser les mauvaises pensées ou pensées mondaines, on récite les wazîfahs jusqu’au sommeil.
La nuit, en temps normal, est très bénéfique aux ‘ibaadats et le I’ttikaaf accentue cet avantage. Le mu’ttakif aménagera son temps durant ces 10 jours pour se reposer le jour (entre Ishrâq et Tchâst & après-Zohar) en vue de faire un maximum d’ibâdats durant la nuit.
Au petit-matin : on se lèvera très tôt et on va faire le wazou en prenant le soin au réveil d’effectuer le tayammum avant de sortir du daëra. De retour au daëra, on fait de suite le namaaz-é-Tahiyyaat-ul-Wazu. Puis on lit le namaaz-é-Tahajjud. On peut convenir entre mu’ttakifs de faire le Tahajjud et du’as en jama’at ou on peut le faire individuellement dans son daëra.
Après, on continue les ‘ibaadats tels Tilaawat-ul-Quraan ou lecture de kitaabs, tasbîh, wazîfahs, Istighfaar, etc. Ensuite on mange au Sehri et on prend la précaution d’arrêter de manger à la dernière-heure du Sehri, avant le Âzaan du Fajar.
Après les 2-raka’ats-sunnat du Fajar on lit 41 fois le sourah al-Fâtihah en enchaînant après le ‘Bismillaah’ comme suit : “Bismillaahir-Rahmaanir-Rahiim-il-hamdu lillaahi rabbil ‘aalamiin…”. Une fois terminée on demande en du’as ce qu’on veut à Allah-ta’ala et inshâ-Allah Il va nous l’accorder.
On sort du daëra à l’iqâmat pour faire le namaaz-é-Fajar en jama’at. Après le fâtéha, on retourne au daëra et on lit en tasbîh 100 fois “Yaa ‘Aziizu Yaa Allaah” ensuite le 3ème kalimah : “Sub’haanallaahi walhamdu lillaahi wa laa ilaaha illallaahu wallaahu akbarr walaa hawla walaa quwwata illaa billaahil ‘aliyyil ‘azwiim”. Ensuite le Istighfâr, puis en tasbîh “Yaa Ghaffaaru Yaa Allaah”.
20 minutes après le lever du soleil on fait 4-raka’ats du Swalaat-ul-Ishraaq, puis au moins 500 fois “Yaa Zwaahiru Yaa Allaah”. Après le du’a, on lit le Quraan-sharîf ou un livre de deen sinon on se repose un peu si besoin.
Vers 10 heures, on se lève, tayammum, et on va faire le wazu, Tahiyyaat-ul-wazu et on fait le namaaz-é-nafil Swalaat-ud-Dwuhâ (namaaz Tchaast). Puis on lit en tasbîh 360 fois “Yaa Tawwaabu Yaa Allah”, on lit le saint-Coran et Daroud-sharîf, Istighfârr etc. On peut aussi se reposer un peu si besoin.
Zohar : Après le Âzan, on fait les 4-raka’ats-sunnat en daëra et on lit le 3ème kalimah. On sort du daëra à l’iqâmat et après le faraz en jama’at, on revient au daëra et on lit en tasbîh 100 fois “Yaa Kariimu Yaa Allaah”. Ensuite on fait les namaazs Qazâ-Umri (les 5 faraz + le witr pour chaque jour raté dans le passé depuis l’âge de la puberté, bâligh), on accomplit la quantité qu’on peut faire, on peut même faire les Qazâ le soir si on a le temps et l’énergie.
Pendant le I’ttikaaf il est makrouh (déconseillé) de rester assis sans rien faire. Il faut lire le coran, un livre sur le deen, hadith, ou on fait tasbih. Ainsi on évitera de parler de ou de penser à la vie mondaine. La règle c’est qu’il faut toujours être en ‘ibâdats.
Nous vous rappelons que les namaazs nafils sont interdit entre le Fajar et le lever-du-soleil & entre le ‘Assar et le Maghrib. Mais dans ces deux créneaux, on peut faire les namaazs qazâ, compte tenu que les qazâ consistent uniquement en raka’ats faraz (et wâjib pour le witrr).
En ce qui concerne la lecture des grands sourahs du Quraan :
Après le namaaz-é-‘Ishâ, on lit le sourah al-Mulk [n° 67].
Après le namaaz-é-Maghrib, on lit le sourah al-Waaqi’ah [n° 56].
Après le namaaz-é-‘Assar, on lit le sourah ar-Rahmaann [n° 55].
Après le namaaz-é-Zohar, on lit le sourah Nouhh [n° 71].
Après le namaaz-é-Jummah, on lit le sourah al-Kahff [n° 18].
Après le namaaz-é-Fajar, on lit le sourah Yaasiinn [n° 36], le sourah al-Muzzammill [n° 73] et le sourah al-Muddaththirr [n° 74].
Aussi, pendant ces dix jours de I’ttikaaf, il faut terminer au moins une fois la lecture du saint-Coran complètement (en entier).
Le jour du Jummah, depuis le ’Assar jusqu’au ’Iftaar, on lit continuellement “Yaa Allaahu Yaa Rahmaanu Yaa Rahiim” sans parler à qui que ce soit et on demande les du’as avant le ‘Iftaar. Apres le namaaz-é-Jummah, on lit le sourah al-Kahff et on lit le Daroud qu’on lit habituellement après le ‘Assar.
Les quelques tasbîhaats indiqués ne le sont qu’à titre indicatif, vous pouvez cependant en faire un maximum durant votre I’tikaaf à l’aide des 99 beaux noms d’Allah (asmaa-ul-husnaa), en collant ‘-Yaa Allaah’ avec chaque nom, par exemple “Yaa Rahmaanu Yaa Allaah”, “Yaa Rahiimu Yaa Allaah”, etc.
Quand on dort pendant la journée, on fait le niyyat pour faire les ‘ibaadats le soir. Quand on mange on fait le niyyat pour avoir plus de courage pour faire plus de ‘ibaadats. Si l’on arrive à avoir peur, à tout moment durant son I’ttikaaf, demandez l’aide d’Allah-ta’ala tout en n’hésitant pas à solliciter les autres mu’ttakifs.
Après le I’ttikaaf, après la visibilité de la lune de Shawwaal/‘Eid, on retourne dans le daëra et on fait 2-rakaats nafils Swalât-us-Shkrr pour remercier Allah ta’ala de nous avoir donné le courage d’avoir accompli ce grand sunnat du bien-aimé Prophète d’Allah, Hazrat Muhammad Mustwafâ [s.a.w.].
On demande aussi à Allah en le suppliant qu’il accepte (quboûl) ce qu’on vient d’accomplir (le I’ttikaaf). Et que si toutefois on a manqué du respect pour la Maison-d’Allah (masjid), qu’Il nous en excuse et nous pardonne nos péchés. On demande qu’il nous donne le courage et l’occasion d’en refaire le I’ttikaaf une prochaine fois insha-Allah.
Tout ce qu’on aura vu, vécu, ressenti ou acquis dans la Maison-d’Allah doit rester personnel au fond de soi. Qu’Allah nous hausse spirituellement notre rang. Aamiin !