Question-Réponse n° 8

Quelle période une veuve doit-elle observer suite au mayyat ?

Question d’une sœur chezdeenaute de Villiers-le-Bel (95) : “Il vient d’avoir le mayyat d’un oncle âgé dans ma famille à l’Ile Maurice et une des mes amies maghrébines ici me dit que ma tante veuve doit observer une période de deuil de 4 mois et 10 jours, alors que je lui ai dit que nous les mauriciens avons l’habitude d’observer 40 jours de deuil après un mayyat. Je suis donc un peu perdue dans ma tête et je me suis dit que ‘Chezdeen est là’ pour des explications comme c’est souvent sur le site.”

Réponse : Vous avez, toutes les deux, un peu raison, mais attention, il y a confusion tout simplement entre le Deuil et la Viduité, qui sont deux choses distinctes en islam.

Le ‘deuil’ en islam, appelé en arabe “Haddaad” (deuil) ou encore dans certains pays arabophones “Haddaad-é-Hazann” (deuil-de-tristesse ou deuil-de-chagrin) est de 40 jours, ou autrement dit 3-jours ‘basiques’ et 40-jours ‘idéologiques’ et spirituels, est à observer non seulement par le conjoint du défunt mais aussi par tous les proches au sein de la famille. Période durant laquelle sont préconisés les “tilâwat-ul-Quraan” (lecture du saint-Coran) et “du’a-é-maghfirat” (supplication-de-pardon) en faveur du mayyat (défunt). Une veuve doit passer si possible cette période sans quitter la maisonnée de son défunt mari, maison qu’elle doit faire “aabaad” (honorer de sa présence), en l’honneur du mari défunt.

Alors que la ‘viduité’, appelé en arabe “’Iddah” [‘iddat en urdu] est une période de vacuité qu’une femme doit absolument observer avant d’avoir le droit de se remarier. Pour le cas d’un divorce-islamique (talâq), cette période est de 3-Haÿz (3 périodes ‘mensuelles’ de menstruations), en quelques sortes 3 mois.  Pour le cas d’un mayyat du mari, cette période est de 4-mois-et-10-jours. Durant cette période, une femme n’a pas le droit de contracter un nouveau mariage-islamique (nikâh). L’islam prône la sécurité dans le cas où la femme serait enceinte.

Attention, les maghrébins, à l’instar de votre amie, ont tendance à confondre les choses, comme présentement c’est un tort d’appeler le ‘iddah par le mot deuil, alors que c’est la viduité avant un re-mariage.