Question-Réponse n° 10
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À quoi correspond le “27,50” dans nos dots ?
Question réactualisée jadis parue en ligne : “On entend souvent l’extension ‘27,50’ dans les montants des ‘Meherr’ prononcés dans les nikaahs mauriciens. Insignifiant pour certains, curieux pour d’autres, l’interrogation demeure, surtout parmi les jeunes. En somme, à quoi cela correspond ?”
Réponse : Intéressante question sur laquelle les plus jeunes sont en droit de s’interroger. D’abord, pour la dot [mahr / meherr] lorsqu’elle est en liquide (espèces), il y a un seuil minimal à ne pas être en dessous. Et avec le coût de la vie, ce montant est emmené à être augmenté au fil des temps. Lorsqu’on est passé du franc à l’euro, le minimum était de 500 francs-français, arrondi à 77 euros, fixé comme seuil minimal en dessous duquel aucune dot ne doit être.
Maintenant, passons à l’histoire mauricienne de cette fameuse extension dite de “27,50” : À l’avènement de la réorganisation de l’islam à l’Ile Maurice par Hazrat Mawlâna ‘Abdul ‘Aleem Siddîqi [r.a.], ce dernier avait calculé à l’époque, ce fameux seuil-minimal du ‘meherr’ via la pesée de la quantité requise de farine-de-blé selon le shari’at et le calcul de ce montant donnait à cette époque, la somme de 27,50 roupies mauriciennes (27 roupies et 50 sous). Et donc, les premiers nikâhs célébrés à l’issue de cette ré-structuration islamique avaient ce montant minimal surtout par les gens les plus pauvres (alors que la classe possédante pouvait y tabler au-dessus).
Ce montant de Rs. 27,50 était donc devenu référentiel et par la suite avec la hausse du niveau du coût de la vie, les gens locaux ont passé à des sommes supérieures du style 127,50 ; 527,50 ; 1027,50 ; 5027,50 etc. gardant exprès en souvenir (nishâni) de ce premier montant initial, considérés par les grands-parents de l’époque comme pourvu de ‘barakat’ (bénédictions) vu qu’il avait été instauré par une si éminente et sainte personnalité.
Depuis, curieusement, les mauriciens expatriés dans divers pays, ont gardé cette cocasse coutume (de souvenir) avec leurs devises étrangères (francs, dollars, etc.) et on voit de nos jours ces extensions en euros dans les montants des dots issus de nikâh mauriciens ou apparentés-mauriciens.
Islamique ou pas, il y a des coutumes mignones qui font bien de perdurer à l’instar d’une parole-de-sagesse (kalâm-é-hikmat) qui stipule : “Les musulmans se ruineront à une époque lorsqu’ils négligeront la sunnah de leur Prophète [s.a.w.] et l’islam disparaîtra à une époque lorsque les traditions et coutumes disparaîtront”.