Question-Réponse n° 16
À qui revient le titre de ‘Chef-des-Martyrs’ ?
Question d’un jeune-homme habitant Paris 11ème (75) : “Vous précisez dans votre article que Hazrat Imâm Hussaÿn [r.a.] est considéré comme le Chef-des-martyrs (‘sayyid-ush-shuhadâ’) alors qu’il est dit par ailleurs que c’est Hazrat Hamza [r.a.]. Pouvez-vous expliquer ?”
Réponse : La réponse va peut-être vous étonner : Les deux indications sont bonnes ! Mais il y a certes une explication théologique à cela, merci de nous accorder votre attention à ce qui suit :
Avant tout, les nombreux martyrs (shuhadâ, pluriel de shahîd) de l’Islam sont tous valeureux ! Il y a eu bon nombre d’hommes et de femmes tombés en martyrs pour la cause du deen-é-Islaam. Et seul Allah ta’ala est Maître de cette notion et sa reconnaissance. Mais le titre de ‘Sayyid-ush-shuhadâ’ (Chef-des-martyrs) est une emphase traditionnelle des érudits pour éveiller et maintenir la considération des musulmans envers ceux qui ont donnés leurs vies pour la préservation de l’Islam authentique auquel bénéficient les musulmans de nos jours et jusqu’à la fin des temps.
Ces érudits ont tout simplement ‘classifié’ les batailles (guerres-saintes / ‘jangg’ / jihâd) en deux catégories, qui correspondent à deux périodes : Celles de la période d’avant le ‘wafaat’ (décès) du saint Prophète [s.a.w.] et celles de la période d’après.
Et c’est ainsi que pour la période pré-décès du saint Prophète [s.a.w.], c’est un de ses oncles paternels (‘chacha’), en l’occurrence Hazrat Amîr Hamzâ [r.a.], tombé durant la bataille (jangg) de Uhud, qui a cette considération. Alors que pour la période post-décès du saint Prophète [s.a.w.], c’est son petit-fils, Hazrat Imâm-é-Husaÿn [r.a.], tombé durant la bataille de Karbalâ-mu’allâ, qui a cette considération.
Conclusion : Les deux ont donc le titre de ‘Sayyid-ush-shuhadâ’ (Chef-des-martyrs) !
Nous profitons de ce questionnement pour préciser que du côté des martyrs-femmes, la première dame à tomber pour la cause de l’Islam fut Hazrat Bibi Sumayyah (binti Khabbâb) [r.a.], tombée à Makkah-sharîf, dans la période pré-Hijrat, lors des persécutions mecquoises sur les touts premiers musulmans. Prénommer de nos jours nos filles au prénom de Sumayyah [prononcer Soumayyah] est très valeureux et source de barkats (bénédictions) et fermeté de la foi (îmân).