Le jour du ‘Aashoûrah (Yawm-é-‘Âshoûra) est le 10ème jour du mois de Muharram. Le mot ‘aashoura vient du mot arabe ‘ashrr qui signifie le chiffre dix (10). Le Yawm-é-‘Âshoûra est le chef (supérieur) de toutes les journées tout comme le Laÿlat-ul-Qadr est le chef de toutes les nuitées.
Voyons un peu les raisons qui font la grandeur de ce jour béni. Allah ta’ala a dirigé de nombreux grands événements à travers le passé les faisant dérouler durant un 10ème Muharram.
Tout d’abord, C’est un Yawm-é-‘Aashoura qu’Allah sub’haanahu-wa-ta’alâ a créé son trône (‘arsh-é-‘âzam), le paradis (jannat), l’enfer (jahannam), les cieux, la terre et ce qui s’y trouve et a aussi fait tomber la pluie la première fois en ce jour. Aussi Hazrat Jibraïl [a.s.] (l’archange Gabriel) et les autres anges ont été créés ce jour et surtout Allah ta’ala a créé sa plus grande création le Noûr-é-Muhammad [s.a.w.] (la Lumière de Hazrat Muhammad [s.a.w.]).
Les autres événements qui eurent lieu un Yawm-é-Aashoûra sont :
Allah avait accepté le du’a de Hazrat Âdam (a.s) le prophète Adam, un Yawm-é-‘Aashoura.
Allah avait élevé Hazrat Idriss [a.s.] le prophète Hénoch, et Hazrat ‘Issa [a.s.] le prophète Jésus, au ciel, un Yawm-é-‘Aashoûra. Et quant à ce dernier, l’islam prévoit qu’il reviendra sur terre, Hazrat ‘Issa (a.s.), le prophète Jésus, inculqué de l’Esprit-Saint (Roûh-il-Quqoûs), pour accomplir la fin de sa mission (interrompue depuis), pour rétablir l’ordre sur terre, combattre l’antéchrist et diriger les choses, à l’approche de la fin du monde (qiyâmah), voulu par Allah le Seigneur. Et ce grand jour du Qiyâmah sera un Yawm-é-‘Ashoûrah.
Hazrat Noûh [a.s.] le prophète Noé, après le déluge, son arche se posa à nouveau sur le sol un Yawm-é-‘Aashoûra.
À l’ère de Hazrat Yoûnus [a.s.] le prophète Jonas, le gros poisson le re-déposa sur le sol un Yawm-é-‘Aashoûra.
Hazrat Ibrâhîm [a.s.] le prophète Abraham, il prit naissance un Yawm-é-Aashoûrah et obtint le titre de Khalîlullaah (Ami intime d’Allah) un Yawm-é-Aashoûra. Allah ta’ala lui délivra du feu de Namroûd (Nemrod) et ses partisans, un Yawm-é-‘Aashoûra.
Hazrat Ya’qoûb [a.s.] le prophète Jacob rejoignit son fils Hazrat Yoûsuf [a.s.] le prophète Joseph, après une longue et pénible séparation, un Yawm-é-‘Aashoûra.
Hazrat Daawoûd [a.s.] le prophète David,, et après cela Hazrat Sulaÿmaan [a.s.] le prophète Salomon, obtinrent leur royaume un Yawm-é-‘Aashoûra, après les règnes des rois cruels.
Hazrat Ayyoûb [a.s.] le prophète Job, obtint sa guérison et soulagement un Yawm-é-‘Aashoûra après une grave et longue maladie qui fut une grande épreuve (test) de patience (swabar) pour lui.
C’est un Yawm-é-‘Aashoûra qu’Allah ta’ala a fendu le Nil pour que Hazrat Moûsâ [a.s.] le prophète Moïse et son frère Hazrat Hâroûn [a.s.] le prophète Aaron et leur peuple (ummat) purent traverser les eaux (et la mer se referma sur les hommes de Fir’awn (Pharaon) et les engloutit).
C’est un Yawm-é-‘Aashoûra que Hazrat Mousâ (a.s) le prophète Moïse, parla pour la première fois à Allah ta’âlâ sur le Mont Sinaï.
De ce fait, Allah ta’ala a conduit beaucoup d’évènements durant le chef de tous les jours, tout comme le début du voyage d’émigration (Hijrat) du saint Prophète Muhammad [s.a.w.] accompagné de Hazrat Abu Bakr Siddîq [r.a.] notamment dans la caverne du ghaar-é-Thawrr. Aussi Allah ta’âlâ a dirigé l’évènement du martyr de chef de tous les martyrs, le petit-fils du saint Prophète [s.a.w.], Hazrat Imâm Huseÿn [r.a.] qui fut tombé un vendredi-jummah (chef de tous les jours de la semaine) 10ème Muharram donc Yawm-é-‘Aashoûra de l’an 61 Hijri.
Ainsi, puisque le Yawm-é-‘Aashoûra est le chef de tous les jours, il est indéniable que le dernier jour, le jour de la résurrection, le grand jour du jugement dernier, le fameux Qiyâmat, tombera un Yawm-é-‘Aashoûra, un 10ème jour du mois de Muharram.
Il est donc recommandé de faire un maximum d’ibâdats durant ce jour béni et dès sa nuit (Laÿlat-ul-‘Aashoûra), faire de la charité et observer le roza (jeûne) durant ce jour.
Hazrat Hafsah [r.a.] rapporte que le saint Prophète [s.a.w.] avait toujours l’habitude de jeûner le jour du ‘Aashoûra.
Il est à noter qu’au début de l’Islam le roza du Yawm-é-‘Aashoûra était jadis obligatoire (faraz), mais au dernier peuple, lorsque le roza du Ramadwaan est devenu faraz (obligatoire), le roza du Yawm-é-‘Aashoûra devient un nafil important et sunnat.
Selon le hadîth Muslim sharîf, Hazrat ‘Abdullah Ibné ‘Abbâss [r.a.] rapporte que le lorsque le saint Prophète [s.a.w.] observait le roza de Yawm-é-‘Aashoûra, il conseillait ses swahâbas (compagnons) aussi d’en faire de même. Certains swahâbas lui ont dit que les juifs aussi respectaient et observaient ce roza de ‘Aashoûra et le saint Prophète [s.a.w.] répliqua que s’il serait encore en vie l’année suivante, il observerait la veille aussi, c’est à dire le 9ème jour de Muharram. Mais le saint Prophète [s.a.w.] fut intéqaal (décédé) l’année suivante, mais depuis cette recommandation, les swahâbas, taabi’îns et awliyas qui suivirent, ont tous gardé ce principe en observant le roza les deux jours, c’est à dire les 9ème et 10ème Muharram.
Cependant, il est à noter que si quelqu’un n’a pas l’occasion d’observer le roza le 9ème jour, il peut n’en observer que le 10ème jour, c’est à dire le Yawm-é-‘Aashoûra seulement. Sauf s’il tombe un vendredi, à ce moment là, il lui faudra rajouter un autre jour accolé, donc le samedi aussi, selon la règle (maslâ) du vendredi-isolé-interdit.
Selon un hadith de Mishkât sharîf, Hazrat ‘Abdullah Ibné Mas’oûd [r.a.] raconte que le saint Prophète [s.a.w.] a dit qu’il y a des musulmans qui offrent la Swadaqah (aumône aux pauvres) le jour de ‘Aashoûra, uniquement pour le plaisir d’Allah, à son tour Allah fait la promesse qu’il accordera à ces gens des bénédictions (barakats) dans leur nourritures (rozi) pendant un an.
Hazrat Jâbir [r.a.] et Hazrat U’aÿna [r.a.] ont précisé que pendant 50 à 60 années ils ont pratiqué les recommandations de ce hadîth, en observant le roza, les namaz nafils, le roza et le swadaqah le jour de ‘Aashoûra et ont pu constaté comment Allah leur a augmenté leur rozi et ils ont en ce sens recommandé aux autres musulmans d’en faire autant.
Hazrat ‘Ali [r.a] a dit qu’au jour de ‘Aashoûra, coupez vos ongles, prenez un bain (ghusal) spécial, mettez le sûrma (noir-des-yeux) et le parfum (‘attar), observez le roza (jeûne), faites les namâzs nafils, offrez le swadaqah, faites le tilâwat (lecture) du Qur’aan sharîf, faites le Istighfâr (demander pardon à Allah), faites le zikrr etc. Allah aime beaucoup ces ‘ibâdats de notre part.
Dès l’arrivée de la nuit de ‘Aashoûrah (Laÿlat-ul-‘Aashoura / Shabbé-‘Aashoûra), Hazrat ‘Abdullah Ibné ‘Abbâss [r.a.] a recommandé de faire 4 raka’ats de namâz nafils comme suit : Dans chaque raka’at, après le soûrah al-Fâtihah, lisez 1 fois le Âyat-ul-kursiy et 3 fois le soûrah al-Ikhlâss. Après le salaam, lisez 100 fois le 3ème kalimah. Cet ‘ibâdat purifie le croyant de ses péchés, élève sa foi (imân) et lui apporte des bénédictions (barkats) d’Allah.
Durant le jour du ‘Aashoûra, à l’heure du Tchâst (entre 9h et 11h du matin), lisez 2 raka’ats nafils (de namâz Tchâst, dit aussi swalât-ud-Duhâ) avec le niyyat spécial de swalaat-ul-‘Aashoûra et dans chaque raka’at, après le soûrah al-Fâtihah, lisez 10 fois le soûrah al-Ikhlâss. Après le salaam, lisez 1 fois le Âyat-ul-kursiy et 9 fois le Daroûd-é-Ibrahîm et ensuite 70 fois «Hasbiyallaahu wa ni’mal wakiil, ni’mal mawlaa wa ni’man-naswiirr» qui se traduit «Allah me suffit et Il est le meilleur des Tuteurs, meilleur Patron et meilleur Aideur». Après cela, faites vos du’as (supplications), insha-Allah ils seront acceptés. Âmîn !