Le mot arabe “Qasîdah” (ou Qaswaÿd) tient pour poème ou ouvrage de poésie. Une des façons pour faire éloges au saint Prophète [s.a.w] est certes par le biais de la lecture de poèmes (qasîdahs), qui parlent de plusieurs facettes du saint Messager [s.a.w] d’Allah, ses qualités, ses traits de caractères, sa révérence ou encore l’histoire de sa vie.
S’il est appelé “qaswîdah” à l’île Maurice, de par l’islam de nos ancêtres venus de l’inde, dans le monde arabe il est appelé “Nashîd” (“anâshîd” au pluriel) ; “ilâhi” en Turquie ; “Nasyid” en Malaisie et en Indonésie ; “ilâhija” en Bosnie-Herzégovine ; “na’at” au Pakistan et en Inde ; “qaswaÿd” aux Comores.
Avant tout, soulignons les caractéristiques du livre d’Allah, la saint Coran : Dans le fond, le contenu est le livre de loi d’Allah ta’âlâ, la constitution de l’islam, alors que dans la forme, nous constatons que c’est un texte de poésies.
Voyons maintenant à la racine, l’origine de la lecture de qasîdahs d’éloges au saint Prophète [s.a.w] : À l’époque du saint Messager, parmi les mécréants (kâfirr), il y avait des historiens qui, cherchant à dénigrer le saint Prophète [s.a.w], écrivait de poèmes blasphématoires sur ce dernier [s.a.w], le traitant même de fou ou de possédé-de-Djinn (génie).
Face à ce manque de respect, Allah réagit en amont par attestation coranique en ces termes : “Noûn. Par la plume et ce qu’ils écrivent. Tu (ô Muhammad) n’es pas, par la grâce de ton Seigneur, un possédé. Et il y aura pour toi certes, une récompense jamais interrompue. Et tu es certes, d’une moralité imminente. Tu verras et ils verront. Qui d’entre vous a perdu la raison. C’est ton Seigneur qui connaît mieux ceux qui s’égarent de Son chemin, et Il connaît mieux ceux qui suivent la bonne voie.” [soûrah 68, versets 1 à 7]
Du côté des swahâbas, ces compagnons véritables bien-aimés et admirateurs du saint Prophète [s.a.w], ils ne sont pas restés inactifs face au phénomène blasphématoires : Pour faire face à ces attaques littéraires, un éminent swahâba, nommé Hazrat Hassân bin Thâbit [r.a.], prît l’initiative d’écrire des poèmes d’éloges au saint Prophète [s.a.w], réfutant ainsi point pour point les écrits blasphématoires des kuffârr (mécréants). Lorsque Hazrat Hassân bin Thâbit [r.a.] présenta ces ouvrages de poésie au saint Prophète [s.a.w], ce dernier fut ravi et encouragea l’initiative de Hazrat Hassân bin Thâbit [r.a.], l’invitant même à monter sur le Mimbarr (chaire à la Mosquée) pour lire à haute voix ces poésies à tout le monde.
Et ce n’est pas tout, le saint Prophète [s.a.w] pria (fit les du’as) pour son “nâtkhwân” (réciteur de poèmes) Hazrat Hassân bin Thâbit [r.a.] en ces termes : “Ô Allah, renforce Hassân avec l’esprit de sainteté, aussi longtemps qu’il prendra la défense et qu’il fera des éloges au Messager [s.a.w] d’Allah”. [Réf. Bukhâri, Mishkât, kitâbul-âdâb, chapitres sur la poésie].