Question-Réponse n° 144
Pourquoi l’enfant adopté aurait-il moins de droits en héritage selon l’Islam ?
Question d’une sœur de Bobigny (93) : « J’ai une question sur l’adoption. Est-ce que l’enfant adopté aura les mêmes droits que l’enfant non adopté ? Je parle au regard des biens. D’autres communautés musulmanes m’ont dit que non, l’enfant adopté n’aura pas les mêmes droits que l’enfant non adopté. Pour moi il est clair, que adopter un enfant signifie que vous le mettez au même piédestal que vos autres enfants, c’est-à-dire il n’y a pas de différences à faire sur n’importe quel sujet.»
Réponse : Attention, il ne faut surtout pas se rebeller contre tel ou tel avis islamique simplement parce qu’ils ne se corroborent pas avec votre avis personnel, mais nous allons éclaircir la question…car nous allons même voir une facette qu’un enfant adopté peut même mériter mieux qu’un enfant légitime selon le deen…
N’avancez pas trop fort vos prérogatives personnelles en parlant “du même piédestal”…mais voyons plutôt que l’Islam a défini les règles sur l’héritage sur les enfants légitimes d’un couple, car c’est une religion au mode de vie basant pour beaucoup sur les valeurs familiales et bien souvent la famille est issue du mariage (an-Nikaah) et primairement sur les liens du sang (al-arhaam) comme il est préconisé dans le premier verset de la sourate La Femme (sourah n° 4). Ce qui ne veut pas pour autant dire que l’enfant adopté n’ait pas droit à l’héritage.
Voyons maintenant un hadith sur le traitement offert par le saint Prophète à un orphelin : Un jour de la ‘Eid, le saint Prophète partait au namaaz-é-‘Eid avec les deux jeunes imaams Hassan et Hussaÿn (r.a.) et sur leur chemin ils rencontrèrent un garçon très pauvre, en lambeaux, pleurant en ce jour de la ‘Eid et dit au saint Prophète qu’il ne pouvait pas être joyeux en ce jour de joie car il était orphelin de père et mère et n’avait même pas de vêtement neufs à porter en ce jour de fête. Le saint Prophète lui demanda s’il serait heureux si les Imaams Hassan et Hussaÿn (r.a.) pouvaient être ses frères et si Hazrat Bibi-Faatimah (r.a.) pouvait être sa mère. L’enfant répondit qu’il serait le plus heureux de la terre. Et c’est ainsi que le saint Prophète l’emmena à la maison, lui fit prendre un bain et demanda à sa fille, Hazrat Bibi-Faatimah (r.a.) de l’habiller de cette façon : qu’on enlève le pantalon neuf de Hazrat Hassan (r.a.) et la chemise neuve de Hazrat Hussaÿn (r.a.) pour habiller l’enfant orphelin.
Et c’est ainsi que le saint Prophète donnait l’exemple aux autres car tout le monde dans la rue voyait que les Imaams Hassan et Hussaÿn (r.a.) étaient habillés de moitié-neuf moitié-vieux alors que l’enfant adopté était vêtu entièrement de neuf ! Et voilà comment les enseignements islamiques qui émanent directement des actes du saint Prophète donnent si merveilleusement l’exemple sur le sujet du traitement des orphelins… souvent avantagés sur nos propres enfants…n’oublions pas que le saint Prophète était lui-même orphelin de père à la naissance et de mère dès l’âge de 6 ans.
Revenons dans le cadre de votre question et vous comprendrez aussi pourquoi l’Islam se base sur les liens du sang pour statuer sur les héritages. Vos enfants légitimes sont vos enfants accordés par Allah ta’ala, limités selon votre destin fixé, alors que vos enfants adoptés peuvent être illimités par rapport à votre grandeur de coeur et il n’est pas besoin de posséder des biens pour pouvoir adopter des enfants selon l’Islam, car l’amour, la nourriture et le confort que vous allez lui donner ne se mesurent pas à vos biens possédés mais sur des valeurs pures, valorisées encore par ce mode de vie qu’est l’Islam. Bref, ne mettons pas en contradiction les règles de l’Islam avec nos soi-disants valeurs personnelles…bien souvent nos biens ne servent pas grand chose à nos enfants comparés aux bienfaits d’Allah, puisque ce deen merveilleux a tout prévu, car selon ses règles, ne seront lésés ni nos enfants et encore moins les orphelins ! Après tout, le meilleur des héritages, n’est-il pas le deen-é-Islaam ?