Question-Réponse n° 187
Jusqu’à quelle limite des longs cheveux chez l’homme ?
Question d’une soeur de Paris 15ème (75) : «Je me permets de vous interpeller sur le sujet des longs cheveux pour hommes. Mon fils, majeur maintenant, s’est mis à laisser pousser ses cheveux longs. Cela ne nous plaît pas, mon mari et moi (ni à ma fille à l’égard de son frère), puisqu’on ne trouve pas cela correcte d’autant plus que ses cheveux arrivent maintenant dans son dos. Bien que ce soit pour lui une tendance de mode, il trouve à nous dire que des longs cheveux c’est après tout un sunnah, aux dires de ses copains maghrébins. Notre famille étant régulièrement sur Chezdeen, j’ai dit à mon fils (pas méchant par ailleurs) que j’y poserai la question sur la limite de la longueur des cheveux pour homme, car nous trouvons ses cheveux vraiment trop longs et cela ne lui va vraiment pas. On attend votre réponse.»
Réponse : Attention, il faut absolument que votre fils ne fasse pas amalgame entre un sunnah et les phénomènes de mode actuels ! Il serait fort dommage d’offenser notre ‘deen’, ce qui serait spirituellement pas bon pour votre enfant car dans nos actes, notre intention doit être claire. Nous allons maintenant considérer la chose compte tenu que votre questionnement comporte des détails sur lesquels nous faisons appel à l’attention de tout un chacun :
En Islam, les longs cheveux est préconisé chez la femme (beauté, féminité) alors que chez l’homme, est conseillé des cheveux plutôt courts (virilité, masculinité) et surtout pour différencier les apparences des deux sexes. Néanmoins, les longs cheveux ne sont pas pour autant interdits chez l’homme, mais font l’objet de règles précises et délicates.
Aussi, les longs cheveux n’est PAS un ‘sunnah-permanent’, car selon les hadîths, le saint Prophète avait, la plupart du temps, des cheveux dits courts, mais lorsqu’ils devenaient ‘longs’ (juste avant de les faire couper), ses cheveux dépassaient légèrement la nuque, au niveau du début-des-épaules. Mais très vite, lorsqu’il se faisait régulièrement couper les cheveux, ces derniers redevenaient courts. Conclusion sur ce sunnah non-permanent, c’est que Nabi-é-Karîm avait occasionnellement les cheveux peu-longs, mais jamais très-longs (et encore moins trop-longs).
Venons maintenant à ces règles délicates qui régissent ce phénomène chez l’homme. Nous verrons que les grands ‘Aalims (érudits), qui pourtant eux, sont des grands fervents des actes sunnah, ont toujours les cheveux courts, préconisés à tout homme et considérés comme ‘sunnah-normal’. Personne (ou très peu) n’ose garder les cheveux jusqu’au début-des-épaules (ce sunnah-occasionnel), puisque l’entretien serait délicat comme par exemple, le massah de la tête et du cuir chevelu lors des wazou serait spécial par la présence de ces cheveux un-peu-longs (un massah qui continuerait jusqu’à la nuque et plus loin…).
Venons maintenant à cette tolérance de longs cheveux pour homme (n’étant pas interdits). Des exégètes de deen pensent que les longs cheveux est devenu toléré chez l’homme musulman par prudence pour des cas où les occasions de se faire couper les cheveux seraient devenues rares ou impossibles (indisponibilité d’outils, voyages, maladies). Puisque c’est toléré mais déconseillé dans le cadre d’imitation homme-femme, les érudits ont indiqué (selon la jurisprudence islamique) que dès que les cheveux d’un homme dépassent le stade du sunnah-occasionnel (début d’épaule), ces cheveux doivent être tressés et non laissés largués (seules les femmes peuvent laisser les cheveux longs largués).
Par ailleurs, puisqu’à la base, cheveux-longs et cheveux-courts sont préconisés pour différencier respectivement les femmes des hommes, les éventuels cheveux-longs des hommes, dûment tressés, ne doivent tout de même PAS dépasser le niveau des omoplates.
Conclusion : Ne faisons pas d’amalgames sur nos intentions entre phénomènes de mode, plaisir esthétique personnel et les sunnah de notre bien-aimé Prophète . Ayons des tenues corporelles et vestimentaires conformes à notre deen et un certain niveau spirituel souhaitable pour le bien des musulmans, car nous n’arrêtons pas de rappeler à maintes reprises, que l’Islam est avant tout, un mode de vie.