Question-Réponse n° 249
Pourquoi change-t-on de place après un namaz faraz pour un sunnat ou nafil ?
Question d’un frère de Sarcelles (95) : “Pourquoi est-il coutume que lorsqu’on fait la swalaat, après avoir fait les farazs, souvent on nous demande de changer de place pour faire les autres swalaats sunnat et nawaafil ? Quelle est la source de cela ?”
Réponse : L’action que vous citez n’est pas de rigueur. On ne peut pas vous le demander. Or c’est une chose qu’on constate souvent à la Mosquée (masjid). La raison est très simple, il s’agit de respecter l’emplacement d’un namaz faraz accompli isolément. Cet acte symbolique se fait cependant uniquement au masjid (ou ‘ibaadat-khana), et pas dans d’autres endroits comme à la maison ou ailleurs.
Attention, ce n’est en aucun cas une obligation, car on peut accomplir toute une série de namaazs au même emplacement, mais disons que c’est une recommandation spirituelle qui tire son idéologie dans le fait que l’emplacement d’un ‘ibaadat (prière) tel un namaz-faraz devient comme idéologiquement sacré, ainsi respectable.
On trouve cette idéologie dite ‘d’emplacement’ dans plusieurs faits ou récits :
Le ‘maqaam-é-Ibraahiim’, station-debout de Hazrat Ibrâhîm a.s. (le prophète Abraham) est un emplacement sacré auprès de la sainte-Ka’bah (Ka’bah-sharîf) où nous faisons le ziyârat et même un namaaz sunnat.
Le fameux ‘Rawdwatam-mir-riyaadwil-jannah’ (fragment du paradis) est un grand emplacement au sein du ‘masjid-é-nabawi’ (mosquée du Prophète) à Madînah-sharîf qui devint sacré par les seuls va-et-vient du saint Prophète entre sa maison (devenu aujourd’hui son mazaar [tombeau]) et son mimbarr (chaire).
Ibliss, le chef-Satan, avant sa malédiction avait posé son front en prosternation partout sur terre (à tout emplacement), mais puisqu’il s’est rebellé par la suite et donc maudit. La terre entière un jour lui sera comme un enfer avant le grand enfer de l’au-delà.
Plus ‘proche’ de nous, on constate que lorsqu’on accomplit le namaaz-é-janaazah (prière auprès du cercueil), tout de suite après le salaam, et pour fairte les du’as, on ‘brise’ les swafs (rangées) pour justement différencier (donc respecter) un namaaz faraz (kifaayah, celui-là) d’un acte sunnat que constitue les du’a-é-mayyat après un namaaz-é-janaazah.
Une autre situation, somme toute rare celle-là, au masjid en cas de faute grave d’un namaaz (celle qu’on ne peut pas corriger par un ‘sajdah-sahu’) en jama’at (congrégation), le namaaz devra alors être refait, mais en RECULANT d’un swaff (rangée), ainsi le Imaam sera debout à l’emplacement habituel du mu’azzin. La raison de ce ‘recul’ de swaff est justement afin de respecter l’emplacement d’un namaaz-faraz (celui qui aura été fait, même en erreur).