Sajdah-é-Tilâwat
Prosternation de la Lecture
Explicatif :
Appelés “Sajdah-é-Tilâwat” (prosternation de la lecture), ce sont certains versets du saint-Coran (Qurân-sharîf), à la fin de la lecture desquels, on doit se prosterner (faire un sajdah), sur ordre d’Allah ta’âlâ.
Lors de notre lecture hors-namâz (avec kitâb [livre] ou par-cœur, lorsque l’on arrive au verset concerné, c’est préférable (meilleur, ‘mustahsan’) de le faire de suite, mais on peut aussi le faire à postériori (en différé), dans ce cas précis, il faut faire très attention à ne pas l’oublier car il demeure une obligation-de-nécessité (wâjib).
Un hadîth rapporté par Hazrat Abu-Huraÿrah [r.a.] précise que le saint-Messager d’Allah [s.a.w.] a dit : << Lorsque quelqu’un se prosterne après avoir auditionné un “âyat-é-sajdah”, le Satan (shaÿtân) commence à pleurer en disant avec regret : “les fils d’Adam [a.s.] iront au paradis pour avoir prosterné lorsqu’ils ont été ordonnés alors que moi j’irai en enfer pour avoir désobéi sans me prosterner !” dixit Satan >>.
Les ‘âyat-é-sajdah’ au sein du Qurân-sharîf sont au nombre de quatorze (14), comme suit :
Liste des Âyat-é-Sajdah :
Le tableau en dénombre 15 sajdah-é-tilâwat, mais dans la réalité il y en a 14, voir les explicatifs marqués * et **
# | n° Sipârah, Juzz | Nom du soûrah (n° de la sourate) | Âyat n° |
1 | 9 | al-A’raf (7) | 206 |
2 | 13 | ar-Ra’ad (13) | 15 |
3 | 14 | an-Nahl (16) | 50 |
4 | 15 | Bani-Isrâïl (17) | 109 |
5 | 16 | Maryam (19) | 58 |
6 | 17 | al-Hajj (22) | 18 |
7* | 17 | al-Hajj (22) | 77 |
8 | 19 | al-Furqân (25) | 60 |
9 | 19 | an-Naml (27) | 26 |
10 | 21 | Sajdah (32) | 15 |
11** | 23 | Swâd (38) | 24 |
12 | 24 | HâMîm Sajdah (41) | 38 |
13 | 27 | an-Najm (53) | 62 |
14 | 30 | al-Inshiqâq (84) | 21 |
15 | 30 | al-‘Alaq (96) | 19 |
* Sajdah incombant aux Shâféï (ceux qui suivent le mazhab Shâféï). Les shâféïtes font le sajdah n°7 et pas le n°11.
** Sajdah incombant aux Hanafi (ceux qui suivent le mazhab Hanafi). Les hanafites font le sajdah n°11 et pas le n°7.
En somme, chacun n’en a au total que 14 sajdah-é-tilâwat.
Les Masâïl (règles) qui régissent les Sajdah-é-tilâwats :
1. S’assurer de ces 5 conditions avant d’envisager le Sajdah :
A. Que le corps soit propre, twahârat (ghusal & Wazu)
B. Que l’emplacement soit propre
C. Que le corps soit correctement couvert, comme pour le namâz
D. Le faire en direction du Qiblah (Ka’bah-sharîf)
E. En avoir le niyyat (intention) pour le sajdah-é-tilâwat
2. Il n’est pas wâjib sur les fous, non-pubère, dames en haÿz/nifâs
3. Lorsque le âyat-é-sajdah est lu durant le namâz, il doit être fait de suite, directement dans le namâz
4. Si vous avez lu ou entendu (auditionné) un âyat-é-sajdah hors-namâz, il peut être fait de suite ou ultérieurement
5. Les heures défendues du Namâz (lever-du-soleil, zénith [zawwâl] et coucher-du-soleil) le sont aussi pour le sajdah-é-tilâwat.
Procédure :
L’accomplissement débute en posture debout et se termine en posture debout, c’est la règle d’un sajdah-é-tilâwat effectué correctement.
Hors-Namâz : Si on lit le Qurân en position assise, arrivant au dit âyat (verset), on ferme le livre, on se met debout en direction du qiblah, on formule dans le cœur son intention d’accomplir le sajdah pour le verset qui vient d’être lu, et on lit le takbîr “Allâhu akbarr” et on se prosterne (allant au sajdah) comme pour le namâz, on lit donc 3 fois “Sub’hâna rabbiyal a’lâ” (comme durant le namâz), ensuite en lisant à nouveau le takbîr “Allâhu akbarr”, on se relève complètement jusqu’à la posture debout, qui termine donc la procédure.
En-Namâz : On lit logiquement le Qirât en position debout (Qiyâm), quelque soit le raka’at en cours, arrivant au âyat-é-sajdah, on arrête le tilâwat, on lit le takbîr “Allâhu akbarr” et on se prosterne (allant au sajdah), on lit donc 3 fois “Sub’hâna rabbiyal a’lâ” (comme un sajdah [supplémentaire] du namâz), ensuite en lisant à nouveau le takbîr “Allâhu akbarr”, on se relève complètement jusqu’à la posture debout, qui poursuit le qiyam et on continue le tilâwat qui suit le verset, restant donc dans le même raka’at, et le namâz se termine normalement.